Quelles sont les bonnes pratiques pour construire un plan d’action RSE adapté aux caractéristiques de l’entreprise, à ses priorités et aux attentes des parties prenantes ? Comment faire en sorte que la responsabilité sociétale des entreprises passe du stade de démarche, en marge de la stratégie globale, à un facteur clé de la performance des entreprises ?
Responsabilité sociétale des entreprises : quels enjeux ? Quels bénéfices ?
La prise en compte de la RSE progresse dans les entreprises françaises. La majorité d’entre elles s’accordent sur le fait qu’elle contribue à améliorer leur performance globale : meilleure gouvernance, développement d’un capital confiance bénéfique à l’image de marque de l’entreprise, attractivité plus forte pour les investisseurs, motivation et fidélisation des salariés, anticipation et maitrise des risques, réduction de l’empreinte carbone, accès à des marchés privés ou publics responsables, politique favorisant l’innovation, etc.
Toutefois, pour que ces bénéfices soient bien au rendez-vous, il est indispensable de mettre en place une démarche qui s’appuie sur des enjeux de responsabilité sociétale des entreprises pertinents pour elles et leurs parties prenantes. Comment s’y prendre, concrètement ?
Enjeux RSE : aller au-delà des réglementations
Depuis quelques années, l’évolution des réglementations a conduit à toujours plus de RSE dans les entreprises. Récemment, la transposition de la directive européenne en matière de déclaration de performance extra-financière et les nouvelles lois sur le devoir de vigilance ou la lutte contre la corruption sont venues compléter les dispositifs qui existaient pour protéger l’intérêt collectif. Mais les réglementations ne sont pas, en elles-mêmes, suffisantes pour permettre à chaque entreprise d’identifier ses enjeux RSE. En effet, ces derniers dépendent de nombreux facteurs : secteur d’activité, taille de l’entreprise, implantations géographiques, historique…
Les référentiels internationaux, notamment ceux portés par le Global Compact, la Global Reporting Initiative (GRI), l’ISO 26000, le Sustainability Accounting Standards Board (SASB), l’ONU (Objectifs de Développement Durable, ODD) peuvent aider à y voir plus clair. La majorité d’entre eux préconisent de réaliser une analyse de matérialité, qui consiste à identifier les enjeux économiques, environnementaux et sociaux susceptibles d’impacter, de manière substantielle, la performance de l’entreprise ainsi que les évaluations et décisions des parties prenantes.
L’analyse de matérialité : pierre angulaire d’une démarche RSE pérenne
Si la méthodologie mise en œuvre pour la réaliser le permet, l’analyse de matérialité constitue une bonne démarche, sans idées préconçues, pour identifier les risques et les opportunités RSE. Elle permet alors de définir des priorités quant aux actions à entreprendre selon le rapport efforts à fournir / gains escomptés et aussi de se fixer des objectifs à plus ou moins long terme et de mesurer régulièrement les progrès réalisés.
L’analyse de matérialité permet ainsi une approche pragmatique de la RSE, reposant sur les principes d’amélioration continue. A ce titre, elle constitue la pierre angulaire d’une démarche RSE adaptée aux spécificités de chaque entreprise, efficace et pérenne. Et un préalable incontournable pour que la RSE puisse devenir partie intégrante de la stratégie globale de l’entreprise et distiller à tous les niveaux de l’organisation.