RSE Reporting
Reporting RSE

Le reporting intégré, vecteur idéal de la création de valeur ?

En 2011 Michael Porter publiait « Creating Shared Value ». Selon lui, « Les entreprises peuvent créer de la valeur économique tout en créant de la valeur sociétale ». Il précisait plus tard que la raison d’être de l’entreprise était d’être créatrice de valeur à partager, au-delà du seul profit. Cinq ans après, alors que la RSE intégrée dans la stratégie est mise en œuvre par un nombre croissants d’entreprises, le pilotage et la communication de la création de valeur apparaissent désormais comme deux enjeux majeurs. Le reporting intégré est-il dès lors la solution ?

Option Finance (N° 1325) relevait que 3000 reporting intégrés avaient été publiés dans le monde. En France en 2015, si seulement une dizaine d’entreprises avaient publié un rapport intégré, « les 2/3 du CAC 40 testent la démarche sur 2016, notamment au sein de leur document de référence » selon E&Y.

 

Le reporting intégré : un sujet qui réunit

Indubitablement, les lignes bougent. Un groupe de travail du Medef dédié au reporting intégré s’est réuni à plusieurs reprises cette année. Des entreprises et des cabinets de conseil ont été invités à présenter leur contribution sur la publication des 6 catégories de capitaux que recense l’IIRC et qui concourent à donner une vision holistique de l’entreprise. Nous y avons présenté en novembre dernier « La valorisation du capital social et relationnel ».

A l’occasion de l’événement annuel de l’International Integrated Reporting Council (IIRC), le 8 décembre dernier, Paris EUROPLACE publiait 7 recommandations sur la notion de création de valeur par les entreprises et les reporting associés. Cette initiative, qui exprimait la position commune des différents acteurs de la Place de Paris, formalisait 7 recommandations à destination des entreprises, des investisseurs, des pouvoirs publics et des autorités européennes afin de les inviter à converger vers une vision intégrée de la performance financières et extra-financière, qui selon Paris EUROPLACE permettrait de mieux appréhender la création de valeur par les entreprises à court, moyen et long terme.

Cette prise de position visait à concilier les demandes d’une part des investisseurs, des analystes et autres parties prenantes et d’autre part, celles des entreprises. Les premiers souhaitent disposer d’une information à la fois concise et prospective, construite sur des enjeux matériels et sur les modalités de mise en œuvre de la création de valeur. Les secondes veulent rendre plus visibles leurs actions et leur contribution aux enjeux du développement durable, tout en optimisant leur dispositif de publication de ces informations.

Alors, le rapport intégré sera-t-il en 2017, le vecteur idéal de la publication des données et des informations, qui permettent de décrypter la création de valeur créée par les entreprises ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Les rédacteurs des 7 recommandations ont bien établi que l’adhésion au cadre de référence de l’IIRC devait avant tout être volontaire, qu’il ne s’agissait pas de créer une énième nouvelle contrainte normative. A suivre !

 

Notre avis

Quelle que soit l’appellation que l’on donne au rapport, le principal enjeu pour les entreprises est avant tout d’améliorer sa qualité. Cela leur permet de mieux faire comprendre, auprès de leurs parties prenantes, leur création de valeur ainsi que leur niveau performance globale, et donc, la durabilité de l’entreprise et de son écosystème. Cela nécessite de disposer des bons indicateurs clés, qu’ils soient financiers (KFI) ou de performance (KPIs). Ils doivent être étayés par des indicateurs opérationnels probants et des informations qualitatives qui font sens, tant en interne qu’à l’externe.