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Les ODD ont le vent en poupe

« Pour ce qui est de l’avenir, l’essentiel n’est pas de le prévoir mais de le rendre possible » disait Antoine de Saint-Exupéry. Quelle lucidité ! Dans le contexte planétaire d’urgence climatique, de perte de biodiversité et d’inégalités sociales aussi diverses que variées, les entreprises ont un rôle essentiel à jouer pour garantir un avenir soutenable aux générations à venir. Face à ce défi qui se fait chaque jour plus pressant, les Objectifs de Développement Durable (ODD) offrent un cadre commun, tant pour les États et les collectivités, que le secteur privé. Si les entreprises ont tardé à s’approprier les ODD, leur mise en œuvre est désormais une tendance lourde.

 

ODD : quelle implication pour les entreprises ?

Le 25 juin dernier, Jean-Pascal TRICOIRE , PDG de Schneider Electric et Président* du Global Compact France, rappelait lors de la dernière assemblée générale de l’organisation « qu’il n’y a pas d’entreprise prospère au sein d’une communauté qui se désespère ». Belle punchline.

Une phrase en résonance avec la raison d’être et la création de valeur, deux thématiques majeures qui sont dans toutes les têtes du monde de la RSE.

Une phrase qui cristallise l’implication nécessaire des entreprises dans l’atteinte des objectifs fixés par l’agenda 2030 de l’ONU. Cette phrase est aussi un point d’entrée pour comprendre la nécessité d’identifier les ODD auxquels contribuer.

Brune POIRSON a également rappelé, lors de son intervention au Global Compact, que les ODD constituent une méthode pour rendre des comptes de manière transparente et à intervalle régulier des contributions des entreprises.

 

Les ODD : point d’entrée de la RSE ?

Les ODD offrent donc un cadre commun dans 193 pays, un esperanto du développement durable. Effectivement, de nombreuses entreprises françaises l’ont intégré dans leur première Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF). On constate que la mise en œuvre des ODD, dans une logique d’entreprise contributive, a désormais dépassé la tendance « tick the box » qui était apparu dès les premiers mois de leur lancement.

La conférence annuelle de l’IIRC (International Integrated Reporting Council) en mai dernier, a réservé une très large part aux Objectifs de Développement Durable. Des exemples probants de leur mise en œuvre structurante ont été présentés. Pour des entreprises telles que Scottish and Southern Electricity Networks, les ODD constituent un point d’entrée à une RSE intimement liée à la stratégie de l’entreprise, objectivée à 2030 ; ils constituent pour cette compagnie le levier de sa transformation.

En revanche, on regrettera que le tout nouveau Haut Conseil pour le Climat, qui a remis son 1er rapport il y a quelques jours, ait fait la totale impasse sur les Objectifs de Développement Durable. Ce rapport qui s’intitule « Agir en cohérence avec les ambitions » a en la matière, singulièrement manqué de cohérence. Il est en effet dommage qu’en 66 pages, les rédacteurs n’aient pas cru bon faire référence à l’ODD 13 sur le changement climatique. Gageons que la prochaine édition de ce rapport réparera cet oubli.

 

En conclusion

Si la formalisation d’une raison d’être est une formidable opportunité pour aligner les différentes politiques d’entreprise, sous le prisme de la création de valeur (à partager), les ODD constituent quant à eux le socle universel de la contribution des états, des acteurs publics et privés à un monde plus durable, au-delà des querelles de la chapelle. Puissent les entreprises en faire le meilleur usage !

 

(*) : André Renaudin, Directeur général d’AG2R La Mondiale a pris la présidence du Global Compact France à l’issue de l’AG de juin.