Deux ans après les accords de Paris, la COP23 se tient du 6 au 17 novembre à Bonn, alors que le 30 octobre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié un rapport précisant que la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère avait atteint un niveau record en 2016.
COP23 : la nécessaire adaptation au changement climatique
A la veille de la COP23, force est de constater que les engagements pris par les 175 pays signataires de l’accord de Paris, lors de la COP21, pour limiter le réchauffement climatique à 2°C, sont largement insuffisants. La plupart des experts s’accordent à dire que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années, avec une température plus élevée de 2 à 3°C et un niveau de la mer supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel.
Dans ce contexte, la révision des engagements nationaux de 2020 fixée par l’Accord de Paris, sera la dernière chance de trouver la bonne trajectoire pour 2030, alors que CNRS Editions vient de publier « L’adaptation au changement climatique », un ouvrage rédigé par A.Euzen, B. Laville, S.Thiébault. Leur constat ? L’adaptation au changement climatique n’est plus une alternative, mais une nécessité.
La COP23 devrait permettre de préparer la COP24 et l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris, tout en prenant en compte la décision des États-Unis de sortir de l’Accord et en évitant la contagion à d’autres pays. Les états insulaires les plus vulnérables auront à cœur de faire entendre leur voix alors que le 1er ministre fidjien présidera la conférence.
Le secteur privé de plus en plus engagé
Ce rendez-vous sera aussi l’occasion de suivre avec attention les interventions des entreprises dont l’engagement apparait comme une voie de recours partout dans le monde, et aux États-Unis en particulier. Rappelons à ce sujet qu’un rapport publié par la CDP le 25 octobre soulignait la prise en compte croissante des enjeux climatiques par les entreprises : 1 073 entreprises dans le monde répondent désormais à leur questionnaire climat et 317 d’entre elles sont engagées dans des stratégies bas-carbone en accord avec les méthodes préconisées par l’ISBT(initiative Science Based Target). Des chiffres en progression permanente.
De leur côté, les Objectifs du Développement Durable, deux ans après leur lancement, semblent désormais de mieux en mieux pris en compte par les entreprises françaises, pour formaliser ou faire évoluer leur politique RSE. Rappelons que les objectifs 7 (énergie propre et d’un coût abordable) 9 (industrie, innovation et infrastructure), 12 (consommation et production responsables) et 13 (mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) invitent les entreprises à prendre une part active dans la lutte et à l’adaptation au changement climatique.