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Analyse de matérialité en 2016 : un contexte propice

Les réseaux sociaux ont donné à tout un chacun, partout dans le monde, la possibilité d’interagir avec les autres. Ils répondent à un impérieux besoin d’échanger. Les entreprises n’échappent pas à ce phénomène qui démultiplie les opportunités de dialogue avec les parties prenantes internes et externes et les risques à ne pas vouloir dialoguer. Le silence est devenu suspect; on l’associe au manque de transparence. Dans ce contexte, la prise en compte des parties prenantes est le signe d’une entreprise ouverte sur le monde, à l’écoute de son environnement. L’analyse de matérialité en 2016 est toute désignée pour y parvenir.

 

2016 : L’analyse de matérialité au service de la transparence

Mais bien au-delà des bénéfices en termes d’image et de réputation, qui contribuent notamment à renforcer la marque employeur, le dialogue avec les parties prenantes offre aux entreprises les possibilités de s’évaluer, d’évoluer, d’innover ; c’est dans ce contexte propice en cette année 2016 que l’analyse de matérialité prend toute sa signification.

L’augmentation du nombre d’analyses de matérialité est indiscutablement le signe d’une Responsabilité Sociétale désormais de mieux en mieux intégrée par les entreprises, voire intégrée dans les entreprises. La Responsabilité Sociétales des Entreprises (RSE) intégrée dans les entreprises impacte la stratégie et le modèle de l’entreprise ; elle est dans cette veine génératrice de performance durable et créatrice de valeur comme le pensent par exemple M. Porter et M. Kramer (Creating Shared Value – Harvard Business Review 2011) ainsi que P. Polman – Président d’Unilever (qui multiplie les déclarations en ce sens depuis le lancement en 2010 du plan Unilever pour un mode de vie durable) et comme M. Khan, G. Serafeim et A. Yoon au travers leur working paper « Corporate Sustainability: First Evidence on Materiality » publié en juillet dernier par la Harvard Business School.

Ainsi, la performance des entreprises est en passe d’être évaluée globalement, à l’aune du capital immatériel, contributeur du capital matériel et générateur de durabilité.

 

Un livrable qui fait sens

La production d’un reporting intégré trouve ici toute sa raison d’être. Si seulement trois entreprises françaises en ont publié un en 2014, il est déjà dans tous les esprits. À défaut d’être totalement intégrée, la corrélation financier et extra-financier sera de plus en plus et de mieux en mieux prise en compte. Notons ici que le 5 novembre dernier, lors de la 3ème conférence dédiée au Reporting Intégré organisée par Capitalcom, Hélène Valade ( Présidente de la Plateforme RSE, du C3D et directrice développement durable de Suez), déclarait qu’il existait aujourd’hui une certaine confusion entre l’expression « reporting intégré » qui est souvent utilisée pour désigner le fait de rapporter (autrement dit communiquer) des données extra-financières et financières et le « processus de reporting » en lui-même, intégrant le processus de collecte et de validation des données. Si les entreprises sont prêtes à publier des rapports intégrés, les processus de collecte répondent toutefois à des logiques propres et différenciées.

Avec cette nouvelle donne, ne doutons pas de la nécessité d’apporter une attention particulière à la pertinence des données et des informations qui seront publiées. Dans cette nouvelle voie, la maîtrise des risques ne sera pas oubliée. Elle sera étroitement associée à la capacité des entreprises à générer de la création de valeur sur le long terme. Et parce que tout n’est pas quantifiable et tout n’est pas monétisable, il faudra accorder une attention toute particulière à la robustesse du narratif. La pertinence de l’analyse de matérialité, le reporting et la publication des données et informations qui la suivent, rendront justement plus lisible la maîtrise des risques, ainsi que la création de valeur.

Dès lors, les analyses de matérialité constituent les fondations solides sur lesquelles construire son reporting RSE et publier ses rapports, selon une architecture multimodale qui permettra d’adresser les parties prenantes en fonction de leurs attentes. Dans cette veine, Laurent Mahéo, Président de la DFCG Ile-de-France, lors de la conférence précitée, suggérait que « le rapport intégré devrait s’approprier le code disruptif du numérique, qu’il devienne un nouvel objet rédactionnel pour aller à l’essentiel en fonction de ses centres d’intérêt. Un rapport plus fluide, plus lisible, plus simple ».

 

En conclusion

Si la publication des données et informations environnementales, sociales et sociétales constitue une épineuse problématique de communication d’entreprise, il serait en revanche dommage de cantonner l’ analyse de matérialité au seul prétexte de communiquer plus juste. Bien conçue et bien instruite, elle offre aux entreprises et à leurs dirigeants la possibilité d’explorer de nouveaux horizons, de s’améliorer, voire de se dépasser. Les conclusions de la COP21, le lancement des Objectifs de Développement Durable en septembre dernier, les apports publiés sur la GRI G4, comme l’ISO 14001 – V2015 appellent les dirigeants d’entreprise à davantage s’impliquer dans la prise en compte des enjeux du développement durable de leur société et dans les stratégies et actions mis en œuvre. A cet égard, l’ analyse de matérialité est un puissant levier stratégique et opérationnel.