Depuis octobre 2016, la GRI G4 propose un nouveau mode de reporting afin de renforcer la transparence des entreprises en matière de Responsabilité Sociétale. L’idée est simple : améliorer la clarté du standard, sa compréhension et son opérationnalité au sein des entreprises pour une meilleure prise de décision.
Comment ? A partir du standard existant, plusieurs modules ont été créés pour, d’une part, donner une vision claire des principes du reporting RSE, et d’autre part, segmenter et prioriser les indicateurs RSE en fonction du sujet à traiter (environnement, social, économique). Cette nouvelle structure modulaire permettra également d’amender plus facilement le contenu du référentiel, si de nouveaux sujets venaient à voir le jour ou à se renforcer au sein des démarches RSE. Objectif ultime : renforcer l’utilisation et le déploiement du standard, pour qu’il devienne la référence mondiale pour comparer la performance globale des entreprises.
2ème version de la GRI G4 : appropriation du standard et intégration dans le rapport RSE
La GRI, telle qu’elle a été retravaillée, se veut le standard international en vigueur pour structurer les rapports RSE ou développement durable des organisations. L’entreprise peut adopter deux positions.
Soit elle décide de définir son rapport selon les principes directeurs de la GRI. Elle démontre ainsi qu’elle traite de manière exhaustive et équilibrée les sujets pertinents relatifs à ses impacts environnementaux, sociaux, et économiques, ainsi que de la manière dont elle pilote ces sujets.
Autrement, elle peut préférer faire une entrée en matière plus progressive avant de se lancer dans la rédaction d’un véritable rapport RSE, il lui est également possible de sélectionner tout ou partie des indicateurs spécifiques proposés. L’idée est bien de reporter avant tout sur les sujets pour lesquels elle a un impact significatif en matière économique, environnementale et sociale. La matérialité est au cœur de cette nouvelle version. La GRI G4 est d’ailleurs une excellente base de référence pour toute entreprise soumise à l’obligation de reporting via l’article 225 du Grenelle 2, et très prochainement via la directive européenne sur la publication des informations extra-financières.
Le nouveau standard en 4 séries
Le nouveau standard se divise en 4 séries : Série 100 – Série 200 – Série 300 – Série 400
- Les principes universels du reporting : Série 100
GRI 101
* A quelles exigences doit répondre l’entreprise pour construire son reporting RSE ? * Comment la GRI va être mise en œuvre dans le rapport RSE ?
* Pourquoi l’entreprise utilise la GRI G4 pour structurer son reporting ?
GRI 102
* Quel est le profil et le secteur d’activité de l’entreprise ? * Quelle est sa stratégie globale ?
* Comment l’entreprise engage-t-elle le respect de l’éthique et de l’intégrité?
* Comment s’organise la gouvernance ?
* Quelles sont les engagements vis à vis des parties prenantes ?
* Quelles sont les pratiques de reporting, à savoir quels sont les thèmes matériels définis et leur périmètre d’application ?
GRI 103
* Comment l’entreprise pilote les sujets matériels pour son organisation : · qu’il s’agisse de ceux qui seront sélectionnés dans les séries 200, 300, et 400,
· qu’il s’agisse d’autres thèmes matériels non listés par la GRI.
- Les sujets économiques – Série 200 : GRI 200
- Les sujets environnementaux – Série 300 : GRI 300
- Les sujets sociaux – Série 400 : GRI 400
Dans cette nouvelle version, chaque module spécifique traite des sujets pertinents à reporter par grand thème. Plus de 30 sujets sont ainsi répertoriés sous 3 grands modules : les GRI-200 pour les sujets économiques, les GRI-300 pour les sujets environnementaux et les GRI-400 pour les sujets sociaux. Chaque sujet RSE intègre désormais une description des informations à publier, qui jusqu’alors étaient uniquement mentionnées dans le guide de mise en pratique des référentiels sectoriels. C’était notamment le cas pour l’approche managériale mise en œuvre par l’entreprise pour piloter ses actions RSE. Il s’agit d’une petite révolution pour le rédacteur qui dispose désormais d’un descriptif détaillé de la manière dont il doit reporter sur ses techniques managériales, en fonction du thème qu’il aborde : plus la peine de se demander où, comment et à quel stade le processus managérial doit être décris.
Nouveau standard : quelle échéance et quels impacts ?
La GRI requiert que les entreprises alignent leurs rapports et autres canaux de publication à ce nouveau format d’ici le 1er Juillet 2018. Les impacts pour les entreprises qui utilisent déjà la version GRI G4 en vigueur seront mineurs : en aucun cas, nous ne parlons d’une version 5 de la GRI, c’est-à-dire que les sujets abordés, et les concepts clés restent inchangés. Les deux niveaux d’avancement dans la mise en œuvre de la GRI restent inchangés : pour chaque enjeu matériel, l’approche managériale et au moins un indicateur de performance doivent être reportés pour l’option ‘critères essentiels (core)’. Pour ce qui est des indicateurs dits obligatoires, ils devront être présents pour obtenir l’option critères exhaustifs (‘comprehensive’).
Cette dernière version permet d’ailleurs de mieux distinguer, pour un sujet abordé, les indicateurs à mentionner de manière obligatoire, de ceux qui sont recommandés par la GRI et des guides de mise en pratique (voir l’extrait ci-dessous).
Certains contenus ont aussi fait l’objet de fusions ou de repositionnements afin d’éviter la duplication de certaines informations.
En conclusion
Il est de bon ton de dire que la GRI a pris un poids considérable au sein des grandes entreprises ayant d’ores et déjà une dizaine, voire une vingtaine d’années de recul sur leurs premiers exercices de reporting RSE. Il s’agit en effet d’un véritable outil d’aide à l’élaboration, et à l’amélioration continue de son reporting, et donc in fine de son rapport extra-financier. Avec cette nouvelle version, la GRI semble vouloir convaincre, et emmener une majorité d’entreprises au respect de ces standards universels, celles qui jusqu’à présent ne se challengent qu’à l’aide des exigences réglementaires en vigueur ou qui stagnent sur les informations dont elles pourraient tenir compte dans l’amélioration de leur performance globale.
De plus, face à un devoir de vigilance qui ne cesse de s’accroître lorsque l’on évoque la chaîne d’approvisionnement des entreprises, il devient primordial de bénéficier d’une grille de lecture commune. Cela permet d’évaluer la manière dont les entreprises appréhendent ces nouveaux enjeux sous l’angle du risque comme de l’opportunité, n’épargnant pas les plus petites d’entre elles.
En devenant plus accessible, la GRI G4, deuxième version, bénéficiera certainement d’un regain d’engouement. Il ne faut pas oublier, que nous cherchons aujourd’hui à pouvoir comparer les entreprises de même secteur entre elles : quoi de plus simple, si tout le monde utilise le même référentiel.