France Stratégie a publié plusieurs rapports (2016), issus des travaux du GT1 de la Plateforme Nationale de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Bonne nouvelle, la prise en compte des enjeux de développement durable est une source de compétitivité et de durabilité et non un centre de coûts comme certains irréductibles (de moins en moins nombreux) le pensent encore.
France Stratégie avait publié en janvier une étude intitulée “Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité” et sous-titrée Évaluation et approche stratégique. Si l’on peut regretter que la RSE ait été traduite par Responsabilité Sociale et non Sociétale – ISO 26000, GRI… au final un large consensus se fait sur cette notion – sachant qu’aux USA, on voit désormais de plus en en plus souvent se substituer à la CSR (Corporate Social Responsability) la CR (Corporate Responsability), le contenu de l’étude est vraiment intéressant.
Les bénéfices de la RSE
Les rédacteurs Salima Benhamou, Marc-Arthur Diaye et Patricia Crifo affirment que la “RSE est significativement corrélée avec la performance économique des entreprises” et de préciser que “on observe un écart de performance économique d’environ 13 % en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas. Ces écarts de performance moyenne varient selon les dimensions observées : ils s’échelonnent de 5 % pour la relation client à 20 % pour la dimension « ressources humaines ». Les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE semblent ainsi concilier management responsable (envers les clients et fournisseurs, envers les salariés), respect de l’environnement et exigence de compétitivité.”
Cette étude est à mettre en perspective avec l’étude publiée par la Harvard Business School en juillet dernier, intitulée “First Evidence on Materiality”. Cette dernière met en évidence les bons résultats boursiers des entreprises ayant bien analysé la “matérialité” de leurs enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux.
A l’heure où bon nombre d’entreprises réfléchissent à leur stratégie bas-carbone (COP 21 oblige) et que d’autres s’intéressent aux ODD (Objectifs de Développement Durable), on voit bien une montée en puissance, tant dans la littérature académique que dans des études et des exemples probants d’entreprises, d’un développement durable non plus vu sous le seul angle restrictif de la conformité réglementaire, mais comme un véritable levier de performance.
Pilotage de la RSE
Cette notion de performance, suggère, bien évidemment, que l’on puisse la piloter. Principal objectif : s’interroger sur la bonne exploitation des données et des informations collectées. En conclusion, nous évoquions le fait que la richesse des données environnementales, sociales et sociétales collectées était un précieux atout pour les entreprises.
En effet, au-delà de répondre aux 42 informations exigées par la loi, les entreprises disposent de données qui – une fois corrélées avec un indicateur de référence économique comme la progression de la marge brute ou du chiffre d’affaires, ou un indicateur de production comme la progression du tonnage ou du nombre de pièces – permettent de dégager des tendances significatives de l’apport du capital immatériel au capital matériel. Faire parler les données extra-financières est un enjeu majeur pour les entreprises convaincues que la RSE est un levier de compétitivité comme pour les plus sceptiques qui pourraient ainsi mesurer et piloter l’apport de la RSE à leur performance.