L’avènement de la CSRD s’accompagne de la montée en puissance des DAF sur l’intégration de la durabilité dans la stratégie des entreprises. Les DAF ont depuis longtemps conscience de la valeur des données, avec leur corolaire, la nécessité de mettre en place des processus de reporting robustes et bien piloter ces données. Si la conformité réglementaire est leur quotidien, ils constituent par ailleurs un maillon essentiel dans la prise de décision et la mise en œuvre de la stratégie des entreprises.
Les directions financières sont donc appelées à jouer un rôle important dans la mise en œuvre et le pilotage de la CSRD, en particulier dans les entreprises nouvellement soumises à cette directive : les SAS qui échappaient jusqu’alors à la DPEF et les ETI qui ne répondaient pas aux seuils en vigueur.
Elles vont être amenées à travailler en bonne intelligence avec les directions/départements RSE/développement durable. L’organisation en silo de nombreuses entreprises devra être revue dans les prochains mois. Un nouvel équilibre est à inventer. Des entités RSE qui évoluent à la fois vers la stratégie et l’accompagnement opérationnel ? Des directions financières qui pilotent à la fois l’information financière et extra-financière ?
Les défis de la CSRD pour les DAF
Les directions financières vont être amenées à monter en compétence sur des sujets nouveaux, les thèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Des domaines, pour lesquels, effectivement, un travail collaboratif avec les équipes RSE devrait s’imposer de lui-même.
Cette nécessaire montée en compétences est elle-même conditionnée par la prise de connaissance de la CSRD (12 ESRS, 1078 points de données). Une compréhension de l’exigence de conformité en termes de publication, mais aussi bien sûr en termes de changement à opérer. Un changement à appréhender tant sous l’angle organisationnel que financier. L’organisation à mettre en place s’entend tant sur le plan global que sur celui de la direction financière, elle-même avec une augmentation de la charge de travail.
Les points de données qui seront retenus, en fonction des résultats de l’analyse de double matérialité, constitueront à eux seuls un défi considérable pour les DAF et les DSI aussi d’ailleurs. Le plus souvent, les points de données ne font pas partie d’un seul système ! Au contraire, ils sont souvent disséminés dans toute l’organisation, souvent dans des formats et à des endroits différents.
Ce faisant, faudra-t-il dans un premier temps, faire avec les outils existants (ERP complétés par MS Office ou similaire) qui sont peu adaptés et présentent des limites ? Ou bien opter dès à présent pour l’acquisition d’une solution logicielle spécialisée ?
Dans la mesure où les logiciels devraient contribuer à réduire les coûts et les efforts de mise en conformité et de transformation à opérer, le retour sur investissement devrait constituer un facteur important dans le choix qui sera fait, sans oublier la question de la sécurité qui devrait également revêtir une importance capitale.
Maintenant, quand on parle de collecte de données, comment ne pas évoquer la difficulté qu’il y aura à les collecter au sein de la chaîne d’approvisionnement ?
La CSRD est entrée en vigueur ce 1er janvier pour les entreprises déjà soumises à la DPEF. Les SAS et ETI impactées ont encore une année pour se mettre en ordre de marche. Et les 12 mois à venir ne seront pas de trop pour répondre aux défis organisationnel et financier de la CSRD, certes, mais aussi et surtout, pour saisir les nombreuses opportunités qu’elle crée pour soutenir la durabilité des entreprises.
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