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La DPEF, un levier stratégique pour une RSE intégrée

Premier retour d’expérience sur les changements générés par la mise en œuvre de la Déclaration de performance extra-financière (DPEF). Comment a-t-elle contribué à mieux intégrer la RSE tant en termes de gouvernance que de pilotage ?

Voici une synthèse de l’atelier organisé dans le cadre du Salon Produrable le mardi 9 avril 2019. Les intervenants étaient : Bertrand Desmier (Directeur de la Business-Line RSE de chez Tennaxia), Christophe Delfeld (Responsable RSE et parties prenantes GRTgaz), Agnès Dorel (Directrice de la communication 1001 Vies Habitat) et Benjamin Duclos (Directeur HSE et RSE Groupe Plastic Omnium)

 

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Témoignage de 3 entreprises

1. Intervention de Benjamin Duclos (Plastic Omnium)

  • Engagement volontaire depuis 15 ans : fort ancrage de l’entreprise dans la sécurité des collaborateurs et prise de conscience du rôle sociétal et social de l’entreprise. Passage du stade de la conformité à une mise en œuvre volontariste qui a fédéré l’ensemble du Comité Exécutif.
  • 3 piliers : entreprenariat responsable, parties prenantes, et production.
  • 3 axes de mise en œuvre : modèle d’affaire et création de valeur partagée, matrice de matérialité et des risques (en collaboration avec les parties prenantes internes et externes), et plan d’action RSE et organisation responsable et durable. Mise en place du programme RSE « Act for all ».

Principale valeur ajoutée de la DPEF par rapport à l’article 225 : l’approche plus synthétique basée sur la matérialité, et l’identification des risques extra-financiers pour l’entreprise et la société. Incontestablement, également, davantage d’intérêt et de prise de conscience de la part du management : « Maintenant on parle tous le même langage ».

2. Intervention de Christophe Delfeld (GRTgaz)

Chez GRTgaz, en raison des exploitations industrielles importantes, préexistence d’une charte environnementale, et d’une politique RSE structurée en 9 engagements et 19 indicateurs, tant environnementaux que  sociaux.

Facteurs de succès grâce à la DPEF :

  • Passage d’un reporting sur un ensemble d’actions pertinentes mais isolées, à une démarche d’ensemble plus cohérente et pilotée,
  • Instauration d’une approche stratégique de la performance extra-financière,
  • Un modèle d’affaires contextualisé dans son environnement, approuvé en COMEX, accompagné d’une analyse de matérialité et  des risques, qui a permis de classer les risques selon leur pertinence et matérialité.

Le conseil des parties prenantes de l’entreprise a été mis à contribution afin de bien identifier les risques au-delà de l’entreprise, pour la société et l’environnement, ainsi que les opportunités.

Désormais, la DPEF va permettre de piloter les 2 nouveaux leviers de la RSE : exemplarité RSE dans l’exercice des activités et entreprise engagée pour la neutralité carbone en 2050.

3. Intervention d’Agnès Dorel (1001 Vies Habitat)

Gestionnaire d’un patrimoine de 88 000 logements, 1001 Vies Habitat est investie d’une mission sociale naturellement porteuse d’engagements. Néanmoins, l’entreprise n’était pas dotée d’une politique RSE structurée avant la DPEF (jusqu’alors pas assujettie à l’article 225). 2018 a réellement été une année de transformation pour le groupe : fusion, changement de nom et éligibilité à la DPEF.

La mise en œuvre de la DPEF a été un exercice inédit, révélateur du champ des possibles, et l’opportunité de structurer à court terme la démarche RSE. Les premières bases ont été posées avec un modèle d’affaires et un schéma de création de valeur. L’analyse des risques extra-financiers (fréquence, gravité, performance et mise en exergue des opportunités) a permis à l’entreprise de sensibiliser et convaincre en une semaine 1/3 des managers du groupe. Une vingtaine d’entre eux s’est portée volontaire pour être ambassadeur de la future politique RSE.

 

La DPEF en questions

1. Le plus challengeant pour ce premier exercice ?

Les intervenants relèvent le fait de devoir concilier l’analyse des facteurs de risques faite depuis des années avec le concept de matérialité et des risques extra-financiers, parfois dans un timing serré. Mais c’est surtout l’investissement demandé par la mise en œuvre de la DPEF qui demande le plus d’efforts : une réflexion qui se fait en amont (mise en place du business modèle, analyse de la matérialité), et en aval (pour intégrer la DPEF dans les rites de l’entreprise et faire adhérer le management aux enjeux). Pour répondre à cette problématique, la corrélation du financier et de l’extra-financier a été un très bon levier, et « le jeu en vaut la chandelle ».

2. Le plus transformant ?

Les réflexions sur la matérialité ont permis une harmonisation des politiques existantes révélatrice : « Tout a fait sens, et se retrouvait lié ». De plus, la mise en place de la DPEF a été un catalyseur formidable et a engendré un engagement réel des managers. Enfin, la DPEF est l’occasion de remettre la RSE en cohérence avec les enjeux sociétaux, et de remettre ces problématiques au cœur de la performance globale de l’entreprise.

3. Et demain, quelles perspectives ?

Formalisation de la politique RSE pour l’un, aller vers la pensée intégrée et le reporting intégré pour les deux autres, avec un commencement de réflexion sur la raison d’être.


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