Avec la CSRD, la création de la nouvelle obligation de reporting de durabilité pour les ETI peut, en première lecture, être vue comme une forte contrainte réglementaire et se résumer, à un nouvel exercice de conformité, fastidieux, chronophage et onéreux. Pourtant, avec la CSRD, la RSE qui est appelée à devenir stratégique, intégrée et pilotée, est une source d’opportunités pour les ETI, leur permettant d’améliorer leur compétitivité et soutenir leur croissance.
Selon l’INSEE, en 2019, la France comptait 5 500 entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. Elles emploient 3,0 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), réalisent 30 % du chiffre d’affaires, 27 % des investissements et 26 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises.
De nombreuses fédérations professionnelles se sont mobilisées pour communiquer auprès de leurs entreprises membres, afin de rendre compte des enjeux de la transition écologique et des exigences à prendre en compte, et c’est tant mieux.
Cependant, pour les ETI novices en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), la soumission à la CSRD constitue un véritable défi à relever. Pour celles qui sont déjà dotées de politiques RSE, l’intégration de la RSE dans les décisions de la gouvernance (et tout ce que cela implique dans la mise en œuvre), et le pilotage avec des indicateurs clés de performance environnementaux et sociaux, constituent également un véritable challenge.
La CSRD une opportunité de transformation pour les ETI
Pour les ETI, s’engager dans la transition écologique via la décarbonation des activités est assurément une nouvelle source d’investissement. Cependant, prendre en compte les résultats de l’analyse de double matérialité afin de saisir des opportunités et limiter les risques et les impacts, est un levier stratégique de transformation de leur modèle d’affaires et par là même (et surtout) de leur durabilité.
Une CSRD, vecteur de durabilité, dans la mesure où elle rendra compte de la stratégie et des actions mises en œuvre auprès de l’écosystème des ETI, lui aussi appelé à contribuer activement à la transition écologique. Qu’il s’agisse de leur banque ou des fonds d’investissement, les opérations de financement sont de plus en plus adossées à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Ou qu’il s’agisse de leurs entreprises clientes, pour les ETI qui opèrent en BtoB, qui devront elles-mêmes prendre en compte leur supplychain pour répondre aux exigences de leur propre CSRD et potentiellement, en fonction de leur taille, mettre en œuvre des plans de vigilance à l’égard de leurs fournisseurs. Dans ce contexte, les critères ESG sont appelés à prendre de plus en plus d’importance dans les politiques d’achat responsable.
Dès lors, pour les ETI qui remplissent 2 des 3 critères suivants – 250 employés, 40 M€ de chiffre d’affaires ou 20 M€ de total du bilan – devront répondre à la CSRD sur l’année fiscale 2025, l’anticipation devrait être le mot d’ordre.
Les ETI sont souvent des entreprises familiales dotées d’un fort ancrage territorial. Elles sont par essence des entreprises qui privilégient le long terme. Elles ont donc la capacité d’être des acteurs majeurs de la transition écologique en France et de la durabilité des territoires.
Il leur reste pour ce faire, à s’engager en faveur de la RSE intégrée, stratégique et pilotée et préparer activement leur première CSRD.
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